19h dans le train
Je suis revenue de Nankin. Arrivée samedi soir et départ lundi matin, j'ai passé 19h dans le train. Contrairement à ce que j'avais imaginé, ce voyage malgré le manque de confort, m'a réjouie!
Yi a emménagé dans son appartement des célibataires, il m'a fait visiter son bureau et sa rue: tout me charmait. Nankin me paraissait encore plus beau qu'avant. J'avais pendant un bon moment le regret de l'avoir quitté. J'avais prévu quatre jours de séjour chez Yi, mais j'ai dû changer de projet car il a eu une mission urgente: aller avec son patron à Pékin pour "maintenir les bonnes relations" avec quelqu'un d'important. Mon amour, il commence à se familiariser dans le pratique avec les règles de fonctionnement de la société chinoise. Je ne sais pas si je dois être triste ou contente.
Le plaisir de ce voyage vient surtout des rencontres avec des inconnus dans le train. Par exemple, celle d'avec cette belle hôtesse du chemin de fer qui vient du Nord de la Chine. C'est grâce à elle que j'ai su que tout le personnel du train est fourni par l'armée. Elle-même s'est faite soldat à 16 ans. Toute sa famille, de ses grands-parents à ses cousins et cousines, travaillent pour le chemin de fer. Elle m'a raconté des malaises de travailler avec son chef qui, mari et père d'une famille, avait une faiblesse pour les jeunes filles.
Ces deux garçons sont frères. L'un a 16 ans, l'autre 14. Ils viennt du Shanxi, de l'Ouest de la Chine. Ils ont quitté l'école pour chercher du travail à Ningbo, ville au bord de la mer, à l'Est. Ils ne mangeaient ni buvaient pas. Alors tous les passagers autour d'eux les invitaient à prendre quelque chose, oeufs, biscuits, boissons, bonbons...etc.
J'ai aussi rencontré un monsieur qui avait passé 40 ans sur la mer.Marin, il a épousé une Taiwanaise qui vit actuellement avec sa grande fille à Taiwan; lui à Nankin avec sa petite fille. Il est véritablement grand parleur: pendant six heures, il a parlé san arrêt. De la critique du gouvernement à la culture de l'orchidée en passant par la photographie sans oublier l'histoire entre le parti communiste et le parti Guomindang, aucun sujet ne lui était étranger. Il a proclamé: "Moi, jamais je ne me suis ennuyé!" Il est aussi grand voyageur. Cette fois-ci, il est parti tout seul pour une montagne à Jilin, au Nord de la Chine. ""Pour le reste de ma vie, je vais voyager, m'amuser jusqu'à ce que mes droigts deviennent droits(ça veut dire mourir)." Il a dit à sa petite fille de jeter ses cendres dans la mer après sa mort: " Je n'ai pas besoin du tombeau. M'oublier totalement après que je suis mort. Je trouve ridicul les cérémonies de commémorer les morts. Quand meurt un être humain, c'est comme une lampe éteint. Tout est fini. " En face d'une telle personne, on a envie de vivre car on peut croire que la vie est pleine de possibilités, de couleurs, et de goûts.