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Neige au Printemps
30 décembre 2010

Le débat au Noël

Au moment où j’ai publié sur mon blog destiné à mes étudiants et mes amis les photos de la messe de Noël au-dessous desquelles j’ai ajouté deux ou trois phrases de commentaires très simples en disant que ça ferait du bien au peuple chinois d’avoir une religion, que ce soit le bouddhisme ou le christianisme, je ne savais pas que j’ai déclenché un débat vif. Je le présente ici puisque j’y vois un miroir de la pensée des jeunes intellectuels chinois d’aujourd’hui.

D’abord les participants :

G, 25 ans, futur ingénieur du transport qui fait maintenant ses recherches de doctorat en Suisse.

D, 25 ans, chercheur dans un centre de recherche de la navigation spatiale à Shanghai.

F, 22 ans, mon étudiant de la quatrième année qui a récemment posé sa candidature à Science Po.

S, 20 ans, étudiante de la deuxième année de je ne sais pas quelle discipline.

Et moi, 25 ans, professeur de français.

Au début, on a discuté sur la valeur du christianisme. Selon G, c’est à cause du christianisme que la civilisation occidentale est tombée dans l’obscurantisme et c’est en se débarrassant de lui que l’Occident a pu reprendre son développement à l’origine de la culture grecque antique. Toutes les religions sinon toutes les croyances de masse le dégoûtent. Les autres y compris moi, nous pensons que les religions ont leur aspect positif et qu’un peuple sans croyance est inimaginable.

Et puis, le débat tourne vers la nature sinon les mœurs du peuple chinois. Selon G, les mœurs des Chinois, les collectivistes, sont meilleures que ceux des Occidentaux, les individualistes. Les problèmes de la Chine viennent de ses institutions mal organisées, de sa pauvreté, et du fait qu'elle est encore en train de se développer. Nos problèmes, les Occidentaux l’ont déjà vécu et ce sont, ose-t-on dire, des problèmes inévitables. Les autres y compris moi, nous ne sommes pas d’accord avec lui. Nous pensons que les Chinois, sans avoir vécu les lumières, sont restés dans une certaine mesure au Moyen Age à la chinoise. Nous sommes un peuple à être éclairé. Nos problèmes, y compris nos institutions mal organisées, viennent de nos mœurs pourries (égoïsme et matérialisme)depuis des milliers d’années. Nous pensons aussi que, « la Chine est encore en train de se développer » ne doit pas être le prétexte de sacrifier les classes au bas de la hiérarchie sociale.

J’ai beaucoup appris de G et modifié un peu ma position à la fin du débat. Le peuple chinois, finalement, est-ce que je le connais bien ?

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Commentaires
P
Bravo, Neige, et merci!
P
Connaitre un people entier, comment le faire? Le mien, qui sont-ils? Les puissants, non. Les très pauvres non plus. Les vastes régions, les âges différents, les stations de vie—moi je n’occupe que ma place unique. Je lis, j’écoute, et je vois et entends un variété infini de gens dans mon propre pays. <br /> <br /> Un croyance ne suffit pas pour une vie ni pour une culture. Il faut continuer toujours chercher, penser, sentir, reflechir, créer, etc. Aujourd’hui il n’y a plus de problèmes unique à tel ou tel pays: toutes nos problèmes nationals sont nos problèmes mondiales.<br /> <br /> Thank you for suffering my long comment, Neige, which I have divided into two. I hope it expresses what I want to say. Thank you for your patience. It has been many years since I studied French!
P
La réligion est une influence profonde sur un peuple, c’est vrai, mais elle s’est aussi informée par le peuple. En plus, le christianisme n’est qu’une seule réligion mais plusieurs, et toutes les formes ont beaucoup changés parmi des siècles et selon les peuples qui les ont adopté. Jésu serait étonné, à mon avis, de quelques formes americaines du christianisme d’aujourd’hui. <br /> <br /> Un croyance, soit dans un dieu, soit dans l’humanité ou quelques principes fondamentales, c’est important. Je crois que nous sont d’accord jusque là. Mais il y a des gens de chaque âge, beaucoup plus dans le notre, il me semble, pour qui la valeur de la vie n’est pas plus que le succès matériel, et ce qu’il faut faire pour succèder n’importe rien, et un croyance comme çela, à mon avis, n’ajoute rien au clarté d’une culture. C’est plutôt un manque de croyance qu’un croyance.
J
C'est une des choses les plus difficiles, connaître les grands groupes sociaux. Non seulement les Chinois sont très nombreux, mais ils vivent dans des conditions très variables, selon qu'ils sont paysans, intellectuels, commerçants ou autres.<br /> <br /> Même Lao-Tseu et Confucius n'ont jamais affirmé qu'ils connaissaient leur peuple.
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