Les premières impressions de Liège

Le home universitaire où nous logeons en chambres individuelles se trouve à la banlieue de Liège, à 20 minutes de bus au centre-ville. C’est tout autre chose que les dortoirs tristes et encombrés qu’on voit dans la plupart des universités chinoises. On dirait plutôt une grande auberge de jeunesse au milieu de la nature. Hier matin, quand j’ai ouvert la fenêtre de ma chambre, j’ai vu des vaches ! J’ai envoyé la photo à Yi et voici son commentaire : « Hélas, la Chine est une poubelle. » En Chine, tout est pollué. Ici, l’air est propre, l’eau est propre, les rues sont propres. J’avais su que l’eau au robinet est potable en Europe, mais quand j’ai pris de l’eau crue pour la première fois ici, j’ai hésité quand même : difficile de changer d’habitude !

Le home me plaît beaucoup car c’est un peu isolé de la ville. La campagne me déjà manquait avant mon départ. Mais ce n’est pas le cas pour mes étudiants qui ont tous grandi dans les villes chinoises. Au moment où l’on est descendus du bus, une d’entre eux a dit : « Le soir, un tel silence me ferait peur. » Ces mots m’ont font penser au titre d’une exposition d’art à Nankin pour laquelle j’avais fait la traduction : « Ecouter le silence ». Ces jeunes peuvent-ils le comprendre ?

Liège, c’est une petite ville calme. Jamais beaucoup de bruits, même au centre-ville. Ici, tout est plus petit, plus facile et plus humain qu’en Chine. Les employés à la banque ne s'habillent pas en uniforme. A chaque arrêt de bus, il y a des affiches d' horaires. Hier, j’ai demandé le chemin à une dame liégeoise. Elle me l’a expliqué et ajouté : « C’est loin d’ici. » Un peu plus tard, j’y suis arrivée avec mon étudiante Sophie. On a bien rigolé en répétant la phrase de la dame : « C’est loin d’ici. Mais c’est rien du tout, dix minutes à pied ! »

Nous avons demandé le chemin à une autre dame qui nous a prises pour deux Japonaises. J’en étais contente car j’aime beaucoup le Japon et Sophie non : « Moi, comme une Japonaise ? Quelle humiliation ! »

J’ai vu beaucoup de visages africains presque un sur deux dans la rue, ce qui m’a surpris. Et des visages asiatiques. J’espère que ce n’est pas les Chinois. Mais une prof m’a dit qu’à Liège, il y a énormément de Chinois qui ne sont pas venus « pour étudier le français ou connaître la culture francophone, mais juste pour venir en Europe. » J’ai un peu de honte en entendant cela.