Faut-il croire à la médecine traditionnelle ?
Depuis que Zichuan a pris de l’eczéma, je ne cesse pas de chercher des solutions pour le guérir. J’ai visité des médecins, j’ai acheté des pommades, je me prive de certains aliments. Malheureusement, je n’arrive pas à expulser définitivement cet ennemi résistant du corps de mon fils.
Au début d'avril, je suis allée chez mes parents avec Zichuan. On y est restés deux semaines. Un voisin nous a parlé d’un vieux médecin de la médecine traditionnelle qui avait guéri un bébé de 7 mois attaqué par l’eczéma. Alors mon père a appelé un taxi et nous a emmenés chez ce médecin. Il habitait dans un village pas loin du nôtre. Lorsqu’on est entrés dans sa maison, il était en train de faire la cuisine. Il a jeté un coup d’œil au visage de Zichuan et dit : « C’est de la toxine fœtale. » Mon père était tout à fait d’accord avec lui : « Vous avez raison, docteur. Auparavant, quand un bébé était né, ses parents, pour vider la toxine fœtale de son corps, l’ont fait boire de la soupe de réglisse et de rhubarbe, l’ont badigeonné de la poudre d’alun, l’ont lavé avec de la soupe des fruits de l’acacia. Les jeunes d’aujourd’hui, ils ne savent rien, ils ne croient pas aux expériences transmises de génération en génération. Voyez comme mon petit-fils souffre ! » Assis devant sa table de cuisine, le médecin a écrit son ordonnance. Après, il a donné le papier à mon père. « Je vous dois combien, docteur ? » « Comme vous voulez. » Mon père a tiré 20 yuans de sa poche et posé l’argent sur la table. Et puis, nous avons quitté la maison du médecin pour aller à la pharmacie du bourg. La pharmacie se divise en deux parties : celle de la médecine ouest et celle de la médecine chinoise. Un pharmacien a sorti des herbes sèches de plusieurs tiroirs, les a pesés et mis tous en ensemble dans un sac plastique. Il a pesé ensuite deux genres de poudres de je ne savais pas quoi et les a mis dans un sachet en papier. Enfin, il a donné toutes ces choses à mon père. Dès qu’on est rentrés à la maison, mon père a lavé ces herbes et les a cuites jusqu’à ce qu’elles deviennent une bouillie. Et puis, il y a ajouté les poudres. Voilà, c’était fait ! Il a voulu appliquer la bouillie sur le visage de Zichuan, mais j’ai dit : « Attends ! »
Pourquoi attendre ? Parce que je la jugeais dangereuse ! Moi, fille incrédule de la médecine traditionnelle, j’ai étudié l’ordonnance sur Internet lorsque mon père faisait la bouillie. Les poudres comprenaient du sulfure et de l’arséniure ! Mon père s’en est tenu à utiliser la bouillie en disant : « Lui, il a déjà guéri un bébé ! Vois comme ton fils souffre ! » Une guerre a éclaté. Enfin, c’était moi le vainqueur. Avec quelques ronchonnements, il a étanché la bouillie et l’a mise dans le frigo : « Disons, on pourra l’utiliser quand ta mère et moi aurons du trouble dans la peau. »